Les technologies numériques et robotiques sont entrées dans le monde de la rééducation depuis une trentaine d’année. La robotique en rééducation consiste en un équipement électromécanique, souvent couplé à un jeu vidéo. Il offre une assistance au patient pour lui permettre d’effectuer des mouvements passifs ou actifs, avec aide ou résistance. Ce type d’appareil concerne essentiellement la rééducation des membres supérieurs ou inférieurs. Ces équipements sont parfois munis d’un système de feedback (membres supérieurs surtout) qui permet au patient d’avoir un retour sur son travail de rééducation. L’apport thérapeutique des outils de rééducation robotisés est aujourd’hui reconnu.
Ce type de rééducation très spécifique est réservé aux patients cérébro-lésés (accidents vasculaires cérébraux ou traumatisés crâniens), de blessés médullaires et, plus récemment, d’autres affections neurologiques (paralysie cérébrale, sclérose en plaques). Il est particulièrement adapté à ces patients faibles, parfois handicapés car l’accompagnement des mouvements et la mise en décharge du poids des membres rééduqués permet de restreindre la charge physique et attentionnelle. Elle est pratiquée au sein de centres hospitaliers pour l’essentiel, services MPR ou neurologiques.
Principe
Le « robot » fait effectuer au patient un mouvement soit de façon totalement passive, soit en lui demandant d’intervenir dans le mouvement, de façon plus ou moins active, rapide, puissante, en fonction de la pathologie et de la rééducation recherchée.
Les 4 grands types de fonctionnement sont les suivants :
• Le robot fait effectuer au (x) membre(s) atteint(s) du patient des mouvements passifs sans aucune intervention ni action volontaire du patient.
• Le robot assiste ou complète le mouvement réalisé par le patient. Il s’agit de dispositifs interactifs. L’assistance varie en fonction de la tâche à réaliser ou en fonction de la force développée par le patient.
• Lerobot s’oppose au mouvement avec une intensité déterminée pour permettre un léger renforcement musculaire. Il peut aussi créer des erreurs sur les mouvements effectués en vue d’apprendre au patient à les détecter et à les pallier.
Plusieurs types de feedback peuvent être associés en fonction de l’objectif à atteindre :: Feedback visuel sur l’écran de l’ordinateur, feedback auditif, et parfois feedback sensitif.
Le principe essentiel de ce type de rééducation est la répétition des exercices effectués par le patient. En effet, le but recherché dans ce type de thérapie, pour ces pathologies spécifiques, est la répétition des gestes (ou exercices) un nombre de fois très important dans le but d’une réhabilitation totale ou partielle fonctionnelle (saisie d’un objet, marche…). La programmation et le pilotage des robots sont effectués par les kinésithérapeutes et ergothérapeutes en fonction des besoins des patients.
Bénéfice Patient
Dans le cas d’une lésion cérébrale, il a été prouvé que la répétition de mouvements pouvait aider le cerveau à retrouver des connections abimées et ainsi récupérer certaines fonctions. En cause la plasticité cérébrale du patient c’est à dire la capacité de son cerveau à réorganiser ses connexions en fonction de son environnement et des expériences vécues. Dans le cas des outils de rééducation robotisée, c’est la stimulation de cette plasticité qui permet d’obtenir des résultats sur des troubles fonctionnels. L’équipement stimule les fonctions du cerveau altérées, pour retrouver certains mouvements ou gestes sur de nouvelles zones du cerveau
La robotique dans la rééducation permet au patient d’effectuer des séances plus longues voire plus intenses. De plus, lorsque les appareils sont munis d’un système de feedback, la participation du patient est plus active et donc bénéfique.
Bénéfice thérapeute
Les équipements robotisés en rééducation permettent au thérapeute, (kinésithérapeute, ergothéraute…) d’avoir un nombre d’exercices à disposition très importants pour chaque objectif de rééducation. De plus, ils permettent de faire faire au patient les exercices en autonomie. Ce point est particulièrement important dans la mesure où les appareils robotisés de rééducation soulagent le thérapeute d’un travail physique souvent lourd et contraignant. En effet, les mouvements sont à répéter plusieurs fois par le patient, souvent en décharge de poids. Ce travail est donc désormais effectué tout ou en partie par le robot et non plus uniquement par le thérapeute.
L’allègement de la charge de travail permet de fait à plusieurs patients de profiter d’une séance complète de rééducation chaque jour. Enfin, un seul thérapeute peut effectuer la rééducation de ce type de patients, là où généralement, plusieurs personnes sont nécessaires.
On trouve actuellement soit des systèmes permettant de retrouver une mobilité fonctionnelle par des exercices répétés, soit des systèmes autonomes d’aide à la marche.
• Dans le premier cas, il s’agit pour l’essentiel de systèmes d’exosquelettes robotisés, le plus souvent associés à un système de feedback et un jeu vidéo pour une rééducation plus motivante.
On peut par exemple citer :
Le Lokomat, fabriqué par Hocoma, est distribué en France par Medimex, de même pour l’ ArmeoPower
Le Lokomat est un appareil robotisé qui combine un exosquelette des membres inférieurs, un tapis de marche, un allègement du poids du corps et un système interactif. C’est donc un appareil robotisé d’entraînement à la marche. Il est de plus équipé d’un logiciel de réalité virtuelle pour plus d’implication de la part des patients.
L’ArmeoPower est un appareil robotisé combinant un exosquelette du bras, et un jeu vidéo. Il permet au patient d’effectuer plusieurs fois des exercices de façon interactive pour lui permettre de récupérer mobilité et automatisme
Mais il existe aussi un dispositif de remise à la marche en décubitus dorsal : DPA Med - Satisform
• Dans le deuxième cas, on peut citer :
- EKso Bionics,
C’est un exosquelette portatif autonome qui permet qui permet aux patients de se tenir debout et de marcher. Il reproduit le mouvement de la marche grâce à des capteurs et des moteurs.
- Andago fabriqué par Homcoma, est distribué en France par Medimex
Il s’agit d’un portique ambulatoire, permettant au patient de se déplacer seul dans un lieu ouvert.
- Le DPA Med est un appareil automatisé, il peut donc s’inscrire comme un support robotique. Seulement il n’est pas là pour remplacer le praticien, mais reproduire grâce à des fréquences très précises le mouvement de la marche au niveau du bassin. Le praticien est essentiel à la bonne mise en place et à la transmission des instructions.
Régulièrement, de nouveaux équipements de rééducation robotisés sont en cours de développement ou de test pour compléter la gamme de soins. Citons à titre d’exemple Robo-K II ( BA HEALTHCARE) pour ré-apprendre à marcher, ou REAplan (Anexis) pour récupérer la motricité des membres supérieurs.
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