Syndrome post chute : comment le reconnaître ?

La chute est l’un des problèmes de santé les plus fréquemment rencontrés chez les personnes âgées. En effet, près d’un tiers des plus de 65 ans et la moitié des plus de 80 ans en font l’expérience au moins une fois par an. Dans la grande majorité des cas, la chute n’entraînera aucun traumatisme physique sérieux. À titre d’exemple, une fracture ne surviendra que dans 6 à 8 % des chutes.

Toutefois, la morbidité des chutes ne se résume pas à leurs seules répercussions traumatiques. Ainsi, 15 à 20 % d’entre elles entraîneront chez les séniors un « syndrome post chute ». Alors qu’est-ce que le syndrome post chute ? Comment le reconnaître ? Quels sont ses facteurs de risque ? Comment est-il pris en charge ? Réponse dans le présent article.

 

Qu’est-ce que le syndrome post chute ?

Le syndrome post chute, ou syndrome de désadaptation psychomotrice (SDPM), est un ensemble de manifestations psychiques, motrices et posturales qui apparaissent après une chute. La personne touchée par ce syndrome perd peu à peu son autonomie physique malgré l’absence d’anomalie décelable aux examens médicaux. En fait, il s’agit d’un blocage des automatismes de l’équilibration et de la marche auquel s’associe une peur de chuter. Il en résulte principalement une difficulté à se tenir debout, à marcher ou à s’asseoir correctement.

 

Comment reconnaître le syndrome post chute ?

Comme mentionné plus haut, le syndrome post chute est un ensemble de répercussions psychiques, motrices et posturales. Les conséquences psychiques se traduisent par une blessure narcissique, c’est-à-dire une atteinte de l’amour propre et une perte de confiance en soi. À cela s’ajoutent une anxiété majeure et une peur de chuter qui peuvent conduire à un refus de toute tentative de verticalisation. La composante motrice se définit par des troubles de la statique. En position debout, la personne atteinte de ce syndrome projette son tronc en arrière (rétropulsion) et fait peser tout son poids sur ses talons.

La marche, quand elle est possible, est précautionneuse et se fait à petits pas. Afin de garder son équilibre, le sujet écarte les jambes (élargissement du polygone de sustentation), fléchit les genoux et utilise ses bras (pour s’équilibrer ou bien s’agripper aux meubles ou à la personne la plus proche). En position assise, la posture est similaire à celle en position debout, c’est-à-dire en rétropulsion (tronc en arrière) avec difficulté ou impossibilité de se pencher en avant.

 

Quelles sont les personnes à risque ?

Le syndrome post chute touche généralement les plus de 65 ans, même si on peut l’observer chez des sujets un peu plus jeunes. Certaines personnes sont particulièrement vulnérables face à ce syndrome, notamment celles souffrant d’un syndrome démentiel ou d’une dépression, celles ayant déjà chuté, celles ayant un antécédent d’alitement plus ou moins prolongé suite à un problème de santé…

D’autres facteurs de risque sont associés au syndrome post chute : la baisse de l’acuité visuelle, l’abus d’alcool, la prise de certains traitements médicamenteux, la vie dans un logement inadapté à une personne âgée…

 

Quel est le traitement du syndrome post chute ?

La prise en charge du syndrome post chute doit être précoce, efficace et pluridisciplinaire afin d’éviter son évolution vers la régression psychomotrice, la perte d’autonomie et la dépendance lourde. Cette prise en charge est en grande partie orientée sur la kinésithérapie et la psychothérapie. L’objectif est d’aider le patient à retrouver confiance en ses capacités en l’accompagnant durant tout le processus thérapeutique.

Pour lutter contre le syndrome post chute et ses lourdes conséquences, la meilleure des solutions est (de loin) la prévention des chutes. Il est notamment conseillé d’adapter le logement de la personne âgée (libérer et éclairer les passages, éviter les sols glissants, multiplier les points d’appui, adapter la salle de bain…), améliorer ou préserver ses fonctions motrices grâce à des séances de kinésithérapie, utiliser une canne ou un déambulateur si nécessaire…

 

Syndrome post chute : l’apport du DPA Med

Le DPA Med (Décoaptation Pendulaire Articulaire) est un dispositif médical de plus en plus utilisé en rééducation fonctionnelle qui aide grandement dans la prise en charge du syndrome post chute.

Cet appareil mobilise les membres inférieurs, les articulations de la hanche, le rachis et le tronc du patient en position couchée sur le dos. Il est ainsi capable de reproduire chez lui les mouvements de la marche normale sans avoir à le verticaliser. Cela lui permet de retrouver les automatismes de cette fonction primordiale et lui redonne peu à peu confiance.

Le DPA Med permet également de renforcer la sangle abdominale et les muscles stabilisateurs des membres inférieurs, d’améliorer le fonctionnement du système proprioceptif (sensibilité profonde) et la coordination neuromusculaire. Toutes les conditions seront alors réunies pour permettre au patient de retrouver son état initial (avant la chute).

On peut également recourir au DPA Med pour prévenir les chutes chez les sujets âgés grâce à un travail de mobilisation articulaire, de renforcement musculaire et de proprioception. Les séances se déroulant chez un patient en position couchée, le travail peut s’effectuer sereinement et sans aucun risque de chute.

 

Crédit image © freepik.com

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